Les défis relatifs à l’évaluation des apprentissages sont multiples (Stockless,
2016) :
- identifier les besoins des étudiants et choisir une méthode d’évaluation appropriée pour y répondre (par exemple, l’évaluation formative pour donner de la rétroaction en cours d’apprentissage);
- construire des situations d’évaluation complexes permettant aux étudiants de démontrer ce qu’ils sont capables de faire;
- bâtir des outils de jugement transparents, valides et fiables;
- respecter le principe d’équité entre les étudiants;
- mesurer adéquatement la quantité d’aide requise et d’aide donnée pour que le principe d’autonomie des étudiants soit soutenant dans l’évaluation;
- tendre vers l’objectivité.
Que ce soit avec ou sans l’aide de la technologie (la
figure 1 montre un continuum des contextes entre une utilisation minime du
numérique en classe vers une classe complètement numérique), les défis
principaux relatifs à l’évaluation restent les mêmes, peut-importe la nature
des activités pédagogiques.
Fig. 1 : Contexte d’utilisation du numérique (Leroux, 2017)
Quelles sont alors les particularités du numérique en
contexte d’évaluation ?
Nizet et al. (2016) rapportent quelques enjeux
spécifiques à l’utilisation des environnements numériques d’apprentissage
(ENA), comme la possibilité d’évaluer en synchrone ou en asynchrone, ou de
manière individuelle ou collective, avec des outils adaptés. Cependant, ils
nous mettent en garde contre, entre autres, l’évolution rapide des
technologies, de laquelle découle l’importance d’une formation sous-jacente, et
de l’obsolescence des outils choisis.
Malgré les défis énoncés, le numérique, et
particulièrement les ENA aux fonctionnalités multiples (forum privé et de
groupe, wiki, journal d’apprentissage personnalisé, etc.) me semble faire
exploser les possibilités d’évaluation, soit par les modalités choisies, soit
par la rapidité des échanges potentiels entre les acteurs impliqués dans le
processus d’évaluation. Par exemple, les rétroactions peuvent être rendues sous
plusieurs formes audio-visuelles et transmises plus rapidement aux
apprenants que s’ils devaient attendre à la prochaine séance. Dans ma pratique,
les innovations numériques sont rares et d’autant plus celles relatives à
l’évaluation. Par contre, une enseignante d’anthropologie au Collège Ahuntsic a
mis en ligne, par l’entremise de Netquiz, plusieurs séries de questions relatives
au contenu de ses leçons. De cette manière les apprenants peuvent tester leurs
connaissances et recevoir automatiquement une explication à leur réponse, si
erronée. Une idée simple, mais innovatrice dans notre domaine.
Le numérique devient ainsi une extraordinaire source
de potentiel créatif et la créativité est selon-moi une qualité nécessaire à
l’enseignement ; s’adapter aux défis nouveaux nécessitent la résolution de
problème par des idées novatrices.
Références :
Leroux, JL (2017). Évaluation à distance des connaissances et des
compétences : un processus, une approche, des ressources pour bien
accompagner les enseignants. Journée de perfectionnement pour les
professionnels en milieu universitaire. http://mpu.evenement.usherbrooke.ca/2017/wp-content/uploads/2017/01/%C3%89valuation-des-apprentissages-et-des-comp%C3%A9tences-%C3%A0-distance.pdf
Nizet, I., Leroux, JL., Deaudelin, C., Béland, S. et Goulet, J. (2016). Bilan de pratiques évaluatives des apprentissages à distance en contexte de
formation universitaire. Revue internationale de pédagogie de l’enseignement
supérieur 32 (2), p.1-24. https://journals.openedition.org/ripes/1073
Stockless, A. (2016). Introduction à l’évaluation des apprentissages :
enjeux et défis de l’évaluation. UQÀM. Capsule vidéo : https://vimeo.com/182130600/293204a872

Merci Edith pour ton billet. C'est toujours intéressant de te lire!
RépondreSupprimerJ’ai consulté le site de l’enseignante du Collège Ahuntsic. Impressionnant! Pour ma part, j’ai conçu cet automne un très (très) modeste quiz (quatre minuscules questions) auquel les étudiants étaient appelés à répondre à la fin d’une leçon. Je souhaitais «tester» cet outil de Moodle et offrir aux étudiants une autre manière de vérifier leurs connaissances. En classe, on pose régulièrement des questions aux étudiants, mais ce sont toujours les mêmes qui répondent. Avec le quiz, on s’assure que chaque étudiant vérifie effectivement s’il a appris quelque chose. Dans mon expérience, tous les étudiants du groupe ont répondu au quiz.
Il faut toutefois admettre que la création d’un quiz élaboré ou de plusieurs petits quiz représente d’innombrables heures de travail. Qu’advient-il de ces outils d’évaluation lorsque le contenu du cours change? Si je pose cette question, c’est parce que mes cours ne sont jamais pareils d’une année à l’autre. Pour preuve, je dois créer de nouvelles évaluations sommatives chaque année. Ainsi, j’essaie de tendre vers un équilibre entre les innovations pédagogiques et l’évolution du contenu de mes cours.
Marie-Josée
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
SupprimerEn effet, préparer un quiz représente des heures de travail. Dans le contexte où le contenu d'un court change souvent, ce n'est peut-être alors pas la façon la plus économe de proposer une évaluation formative. As-tu déjà essayé les "cliquers" en classe ? Avec quelques questions seulement, on peut donner les chances aux étudiants de s'auto-tester et ça donne à l'enseigant.e une lecture rapide des notions bien et moins bien comprises. Je n'ai jamais eu la chance de l'essayer, mais j'ai hâte. Bref, c'est une idée !
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